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Articles parus dans Marianne (1932-1939)

Antoine de Saint-Exupéry débute son activité journalistique en 1932 en livrant ses premiers articles à la revue Marianne nouvellement créée par Gaston Gallimard. Il fait lerécit de ses expériences de pilote et rend compte de l’actualité liée à la compagnie d’aviation Aéropostale. Cette activité lui procure une nouvelle source de revenus susceptibles d’améliorer ses finances catastrophiques.

Gaston Gallimard crée en 1932 le grand hebdomadaire littéraire illustré Marianne pour offrir une tribune moins élitiste que La Nouvelle Revue Française créée en 1909. Dés le premier numéro diffusé le 26 octobre 1932, un article de Saint-Exupéry illustré de photographies est publié en page 4. La revue orientée à gauche compte de nombreux contributeurs dont Pierre Mac Orlan, Jean Rostand, Henri Troyat, Marlène Dietrich… Le journal se caractérise par les photomontages du danois Marinus Jacob Kjeldgaard en couverture, qui mettent en scène des personnalités politiques françaises et étrangères. Malgré sa qualité, la revue connait un succès limité et ne dépasse pas 60 000 exemplaires. Gaston Gallimard vend la revue en 1937, avant qu’elle ne disparaisse en 1940.

De 1932 à 1939, quinze articles de Saint-Exupéry

sont publiés dans la revue liée aux Éditions Gallimard qui publient ses livres.Ses deux premierarticles font l’éloge des pilotes de l’Aéropostale au moment même où les anciens dirigeants de celle-ci sont mis en cause dans un scandale politico-financier. Trois articles sont dédiés à son camarade Jean Mermoz. Jusqu’en 1939, il écrit sur l’aviation et raconte ses aventures en Afrique et en Amérique du Sud. Certains articles lui servent d’ébauche à son livre Terre des hommes, publié en 1939.

Citations

Un revolver dans la poche d’Al Capone acquiert un potentiel dont il est dépourvu s’il appartient à un vieux philosophe.

L’aviation est bien autre chose qu’un sport.

Quelle belle grimace il dut réussir pour épouvanter un guerrier maure.

Ce silence mûrissait quelque chose.

C’était la belle époque de l’Aéropostale. D’un bout à l’autre du continent américain, nous lancions des lignes comme on lance des ponts.

« Vous êtes le progrès dont nous serons digne… »

Sérénité des hommes qui ne se heurtent qu’aux grands problèmes.

Les empires s’enfoncent dans le sable. Une civilisation efface l’autre. Les peuples conquis s’assimilent Mais longtemps encore, un signe, un geste, une réplique ressuscitent dans l’homme nouveau l’homme d’autrefois, comme un bas relief exhumé témoigne du temple mort…

L’homme – avant tout – c’est un langage.

Nous tous qui gardons la nostalgie des îles où le commerce n’était pas inventé, où les besognes mécaniques et le langage d’affaires n’absorbaient pas les trois quarts de la vie, nous respirons mieux, nous écoutons passer des hommes qui ont des soucis d’hommes…

Un homme, s’il prévoit des ennuis, va trouver son père.

Elles étaient belles, ces villes qui dressaient des écoles et ne possédaient pas encore de cimetière

Elle n’opposait pas la vie admirable à la maigre vertu

Bibliographie

Michel Gall : 25000 kilomètres pour retrouver Saint Ex, Paris Match n° 790, 1964 [références aux personnages évoqués dans « Princesses d’Agrigente»]

Michèle Kahn: La Tragédie de l’Emeraude : 15 janvier 1934, Saigon – Paris, Éditions Le Rocher, octobre 2007

Saint-Exupéry : Œuvres complètesI, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1994

Antoine de Saint-Exupéry : Terre des hommes, Gallimard, 1939